Rénovation globale : qu’est-ce que ça veut dire ?

Par « rénovation globale », en opposition à « rénovation partielle », on entend la réalisation d’un ensemble de travaux dédiés à l’amélioration de la performance énergétique d’un logement. Cette rénovation est « globale » dès lors que deux types de travaux au moins sont réalisés, dans deux catégories différentes parmi celles-ci :

• isolation
• chauffage
• production d’eau chaude
• ventilation

Il ne suffit donc pas de changer les fenêtres pour prétendre à une amélioration complète !

À titre d’exemple, vous pouvez refaire l’isolation des murs par l’extérieur et remplacer votre vieille chaudière par un appareil plus écologique et économique. Toutefois, il n’est pas rare que ce type de chantier concerne trois, quatre, voire cinq postes d’amélioration.

Pour autant, rassurez-vous : une rénovation globale n’implique pas de vivre dans une maison en chantier pendant plusieurs semaines !

Les travaux sont réalisés de manière successive, dans un ordre cohérent, établi en concertation avec les professionnels de la rénovation que vous avez choisis.

Quels sont les avantages d’une rénovation globale ?

S’il est intéressant de faire rénover sa maison pour en améliorer la performance énergétique, il l’est encore plus d’envisager une rénovation globale. Mais pourquoi se lancer dans un tel chantier ?

• Pour atteindre un seuil global de performance bien meilleur que dans le cadre d’interventions partielles.
• Pour bénéficier d’une vraie complémentarité des travaux, et donc d’une efficacité d’ensemble supérieure. En effet, l’installation d’un poêle à granulés ou d’une pompe à chaleur performante ne sert à rien si, par ailleurs, les murs de votre maison laissent échapper un quart de la chaleur produite.
• Pour réaliser des économies à long terme sur les factures d’énergie, grâce à une consommation bien moindre.
• Pour améliorer drastiquement le confort de vie des occupants.
• Pour augmenter la valeur de votre logement en vue d’une éventuelle revente.
• Pour tout faire en une seule fois : un unique chantier, et puis basta !
• Pour contribuer à protéger l’environnement.
• Pour être éligible à certaines aides financières de l’État, dont l’obtention est subordonnée à la réalisation de plusieurs travaux énergétiques.

Restons un instant sur ce dernier point. Par exemple, l’aide appelée MaPrimeRénov’ Sérénité est conditionnée à la réalisation (en simultané) d’importants travaux de rénovation énergétique dans le logement, ceux-ci devant permettre un gain énergétique d’au moins 35 %. Elle est néanmoins réservée aux ménages dont les revenus sont modestes ou très modestes, avec un montant variable pouvant couvrir jusqu’à 65 % du coût HT des travaux (dans la limite de 22 750 €). Seule une rénovation globale permet donc d’en bénéficier

mais attention, l’aide s’applique aux dossiers déposés avant le 1^er janvier 2024.

De la même façon, l’éco-prêt à taux zéro (un emprunt sans intérêts) s’avère bien plus intéressant dans le cadre d’une rénovation complète du logement. Alors que le montant à emprunter est limité à 15 000 € pour une seule action, il passe à 25 000 € pour deux travaux et à 30 000 € pour trois travaux, et peut grimper jusqu’à un maximum de 50 000 € pour un chantier de rénovation globale.

D’autres dispositifs sont moins contraignants, comme les primes dites « énergie » et la TVA réduite à 5,5 %. Mais rien n’interdit de les cumuler en procédant à une rénovation complète du logement.

Gardez en tête que ces aides sont susceptibles de changer au gré des évolutions législatives. Votre professionnel de la rénovation est aussi là pour vous accompagner dans le processus de demande d’aide financière !

L’isolation thermique

Les travaux d’isolation thermique sont déterminants dans le cadre d’un chantier d’amélioration de la performance énergétique.

La raison en est simple : la majeure partie des déperditions de chaleur est due aux ponts thermiques que l’on trouve dans les combles (jusqu’à 30 % des pertes), dans les murs (jusqu’à 25 % des pertes) et au niveau des planchers (jusqu’à 10 % des pertes).

Différentes techniques sont proposées par les professionnels pour éliminer un maximum de ponts thermiques : l’isolation des murs peut se faire par l’intérieur ou par l’extérieur, plusieurs méthodes permettent d’isoler les combles selon qu’ils sont aménagés ou non (et accessibles ou pas), etc.

Le remplacement du système de chauffage

Les anciennes chaudières sont particulièrement énergivores. Heureusement, il existe désormais des systèmes de chauffage à la fois performants et économes, comme…

• la pompe à chaleur, qui produit de l’énergie en puisant dans les calories de l’air extérieur (une énergie propre, durable et infinie) ;
• la chaudière à condensation, qui récupère les fumées de la combustion pour les transformer en vapeur d’eau ;
• la chaudière biomasse, qui fonctionne avec un combustible naturel ;
• le poêle à bûches ou à granulés de bois, qui se caractérise par un rendement élevé.

Le remplacement du système de production d’eau chaude sanitaire

Même constat que pour le circuit de chauffage : la production d’eau chaude repose souvent sur des équipements gourmands en énergie. Il est possible de profiter de la rénovation globale du logement pour installer un système plus économe, ou bien opter pour un équipement fonctionnant à l’énergie renouvelable : des panneaux solaires thermiques ou un ballon thermodynamique.

L’installation d’une ventilation

Une bonne circulation de l’air est essentielle dans une maison : cela permet de renouveler l’air ambiant, de réguler la température et d’évacuer l’humidité. Il est recommandé de procéder à l’installation d’une ventilation mécanique contrôlée (VMC), qui permet de réaliser jusqu’à 15 % d’économies d’énergie.

Comment évaluer l’efficacité énergétique de votre logement avant un chantier de rénovation ?

En effet, l’audit énergétique est l’examen conventionnel pour évaluer l’efficacité énergétique d’un bâtiment et, ainsi, envisager un chantier de rénovation globale. Pris en charge par un professionnel certifié RGE (Reconnu Garant de l’Environnement), cet audit constitue un bilan complet des performances du logement et du niveau de consommation annuel.

Cela vous donne une idée claire de l’existant et des efforts à consentir pour atteindre le seuil de performance souhaité.

Mieux encore : l’audit énergétique dresse une liste des travaux indispensables à réaliser et classe ces derniers par ordre d’importance, en fonction de la vétusté du bâtiment et des équipements, et des urgences éventuelles. Ainsi, vous savez exactement quelles interventions sont nécessaires, et surtout lesquelles doivent être effectuées en priorité.

C’est une étape incontournable pour établir un plan de rénovation adéquat.

Enfin, l’audit constitue un document crucial auquel l’entreprise de rénovation peut se référer pour vous proposer un devis pertinent et vous faire une offre qui correspond spécifiquement à vos besoins.

Quel est le rôle joué par la rénovation globale dans la lutte contre le réchauffement climatique ?

Nous avons vu plus haut qu’un projet de rénovation complète revêt de multiples avantages pour le propriétaire du logement, en matière de consommation d’énergie, de confort thermique et d’économies réalisées. Mais ce projet répond aussi aux enjeux environnementaux qui sont les nôtres : c’est la clé pour réduire l’empreinte écologique de l’habitat, et bénéficier d’un logement moins polluant et moins énergivore.

Il faut avoir en tête que la rénovation énergétique des bâtiments est l’un des leviers les plus pertinents pour atteindre les objectifs de neutralité carbone de la France d’ici 2050.

De fait, la décarbonisation du secteur du bâtiment, responsable de 17 % des émissions totales de gaz à effet de serre du pays, est un prérequis incontournable.

C’est aussi le secteur qui consomme le plus d’énergie en France, devant celui des transports, avec 45 % de la consommation globale. (Source des chiffres.)

La rénovation globale des bâtiments constitue donc une manière de lutter contre le réchauffement climatique et, dans le même temps, contre la précarité énergétique des ménages, tout en favorisant la reprise économique.

Cet impératif s’impose d’autant plus que la France compte 4,8 millions de logements considérés comme des passoires thermiques.